Les bénévoles des Eaux Vives – une ressource fondatrice et centrale

Des bénévoles dès les débuts

Avec une soixantaine de bénévoles au sein de l’association Les Eaux Vives, le bénévolat apparaît comme l’un des piliers qui permettent de bien accueillir les personnes : « La naissance de l’association a été initiée par les bénévoles. D’ailleurs, au départ, celle-ci ne fonctionnait qu’avec des bénévoles au sein de l’accueil de jour en lien avec Brin de Causette. » raconte Philippe Plessis, Vice-Président de l’association. Devant l’ampleur des besoins, l’Etat accepte de financer des postes de salariés. « Depuis une trentaine d’années, nous fonctionnons avec des équipes mixtes de bénévoles-salariés. Certains bénévoles sont présents depuis de nombreuses années, comme Lucienne, engagée aux Eaux Vives depuis plus de vingt ans. » poursuit Philippe. D’autres, sont engagés depuis plus récemment comme Geoffrey, jeune actif et bénévole depuis un an à la Halte de Nuit 44: « Je venais de m’installer sur Nantes, j’avais depuis longtemps envie de m’engager dans une association du secteur social. Comme je travaille en journée, j’étais disponible le soir et la Halte de Nuit 44 s’est rapidement distinguée dans mes recherches. J’essaie de venir chaque semaine, le mercredi ou le jeudi soir ».

Les bénévoles contribuent à l’efficacité du fonctionnement

Chaque jour, la mécanique est bien huilée entre les bénévoles, les personnes accueillies et les salariés.

A La Claire Fontaine, vers 9h, les bénévoles participent au briefing* animé par un·e salarié·e avec les stagiaires puis installent les tables et les chaises. Le travail est réparti par le bénévole responsable de jour comme Helyett, bénévole depuis vingt et un ans aux Eaux Vives, actuellement bénévole à La Claire Fontaine et qui a également été bénévole à la Halte de Nuit 44. La répartition s’effectue par binôme et selon l’affinité pour les tâches : service des collations et boissons sans alcool au bar, préparation des condiments, épluchage. A 10h, La Claire Fontaine, accueil de jour avec restaurant social, ouvre ses portes. Les bénévoles accueillent les personnes avec des viennoiseries gratuites. Les boissons sont payantes. Le couvert est installé et les bénévoles en cuisine s’affairent. 12h, l’heure du premier service. L’association propose un tarif de repas le plus accessible possible : 1€70  pour les personnes. Certains bénévoles servent les repas ou les boissons au bar quand d’autres déjeunent avec des personnes accueillies. Quelques-uns participent ensuite à la vaisselle et au balayage afin de préparer le deuxième service de 13h. Ensuite, même rituel, vaisselle et balayage avec les personnes volontaires. A 14h, les personnes arrivées après les services peuvent demander une collation gratuite avec les aliments non distribués : des yaourts, du fromage, du pain, de la soupe. Vient ensuite un moment de calme durant lequel bénévoles et salariés soufflent en jouant à des jeux de société. A 16h, ils se retrouvent pour le debriefing* après avoir rangé la salle : chacun revient sur le fonctionnement de la journée, les relations avec les personnes accueillies, le positionnement pour la semaine d’après.

L’organisation est primordiale. Salariés et bénévoles ont une place définie. Si les salariés sont chargés d’intervenir notamment lorsqu’il y a des problèmes, le rôle des bénévoles, moins institutionnel, permet d’entretenir une relation parfois plus facile car plus égalitaire avec les personnes accueilles. Avec les années, le fonctionnement s’est rôdé. Selon Philippe, à La Claire Fontaine, le responsable de jour, lui-même bénévole, en lien avec les salariés, qui orchestre les plannings et les tâches des bénévoles de son groupe, y contribue. « Leur présence est également importante pour nous, salariés. Lorsque nous travaillons seuls, l’ambiance n’est pas la même et ils nous manquent » confie Nastassja, salariée de la Halte de Nuit 44.

A la Halte de Nuit, c’est différent. Les bénévoles viennent le soir après 19h et il n’y a pas d’équipe fixe. Ils travaillent en lien avec les salariés : « entre 19h15 et 20h, nous préparons le lieu pour les accueillis : plateaux-repas, soupe, café. Nous nous occupons aussi de la logistique, nous plions les couvertures. A 19h45, c’est l’heure du briefing* avec deux salariés de la halte et l’agent de sécurité, parfois la cheffe de service. Le nombre de bénévoles est variable car le bénévolat du soir fonctionne sur inscription. Cela permet de nous répartir au mieux. Au-delà de deux bénévoles, on considère que nous sommes trop nombreux car la cuisine n’est ensuite plus assez spacieuse pour travailler. A 20h, les salariés accueillent les personnes et nous, bénévoles, servons les plateaux-repas, aidons à l’installation, donnons des couvertures. Entre 20h et 23h, les arrivées des personnes accueilles se font au fil de l’eau. Nous avons 30 places disponibles. A partir de 21h, l’ambiance est plus calme et propice aux jeux comme le UNO, la belote, les petits chevaux », raconte Geoffrey, engagé à la Halte de Nuit 44. Les bénévoles restent jusqu’à 23h s’ils le souhaitent, parfois plus tard. Le lendemain, à 7h, les salariés avec les bénévoles inscrits sur ce créneau prennent le relai puis rangent et nettoient.

A La Claire Fontaine, en plus de l’accueil et de l’écoute des personnes au quotidien, des ateliers rythment les après-midis. Ainsi, le lundi, les bénévoles animent un atelier chant, le mardi, c’est un salarié qui propose un atelier « Système D » de création de produits du quotidien et le mercredi est organisé l’atelier couture.

Zoom sur l’atelier couture du mercredi 

Cela fait plus de dix ans que Claudine, bénévole, anime l’atelier couture à La Claire Fontaine « Au départ, c’était très difficile car j’étais seule » confie-t-elle. Plus tard, Geneviève la rejoint dans l’aventure : « Je suis couturière de formation. L’atelier dure 2h seulement, c’est court. Nous avons tant de demandes, principalement du raccommodage et des ourlets. » Cette activité, c’est pour Claudine et Geneviève bien plus qu’un passe-temps, c’est un engagement. Ce travail bénévole, elles le ramènent souvent à la maison : « Je ne sais pas dire non, on voudrait tellement faire plus » admet Geneviève. Ensemble, elles forment une équipe soudée « Sans Geneviève, je n’aurais pas pu continuer » révèle Claudine.
Pour Miriam, originaire d’Italie, accueillie aux Eaux Vives avec son mari, les bénévoles de l’association sont exemplaires : « Je participe à l’atelier couture du mercredi. En Italie, il n’y a pas ce type d’ateliers. Ici, la nourriture est également meilleure avec une attention particulière pour l’équilibre alimentaire. Les bénévoles sont aussi plus nombreux et donc plus disponibles. Lorsqu’on a un problème, ils nous aident à trouver une solution, l’aide ne s’arrête pas à un repas ou au don d’un vêtement ».

Aujourd’hui, elles sont plus que jamais dans les projets : après les serviettes et les trousses les années passées, elles cousent déjà les sets de couverts en tissu pour Noël prochain.

Article par l’association Les Eaux Vives

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Remerciements à tous les bénévoles qui ont contribué à cet article et à tous ceux qui ne sont pas cités mais qui œuvrent pour les personnes accueillies.