Mon Voisin
Un projet photographique signé Coralie Couëtil
Un projet photographique signé Coralie Couëtil
Ce projet, né de la Halte de Nuit 44, lieu de mise à l’abri, la nuit, de personnes SDF très fragilisées, a permis de faire découvrir les personnalités du quartier et de considérer ses « voisins » en intégrant anciens et nouveaux « habitants de la rue », sans distinction.
Ce projet présente 30 portraits et témoignages, regard intime porté par la photographe Coralie Couëtil. Ces rencontres avec 50 personnes d’horizon divers ont eu lieu au printemps 2016 dans son studio mobile itinérant, le temps d’un café, d’un échange libre et d’un instant précieux capturé par son appareil photo.
« Soutenue par l’Association Les Eaux Vives, je me suis intéressée, cette fois à ce qui animait les acteurs d’un même quartier, à Nantes. Dans une caravane aménagée en studio, j’interrogeais chacun : Qu’est-ce qui est le plus important à tes yeux que tu aimerais réaliser ?
Avec une approche humaniste, je souhaitais découvrir et faire découvrir les acteurs d’un même quartier au delà d’une apparence, au delà d’une situation. Il s’agit de considérer la richesse, les compétences, les projets de chacun… »
Coralie Couëtil – Photographe auteur
Vivre dans une communauté, un village qui serait autosuffisant, pratiquer la permaculture, prendre plaisir comme le faisaient nos ancêtres, ils n‘appauvrissaient pas leurs terres. C’est en fait, assouvir des besoins primaires.
Réussir mes projets musicaux. Écrire des textes, des poèmes : le Rap ça me fait vivre. J‘aimerais bousculer les mentalités, pousser les gens au dialogue parce que chaque personne a besoin d’être écoutée. Je jongle avec la rime, je m‘exprime. Je suis là pour ça, pour passer un message, c’est de l’activisme à travers la rime.
Monter une structure pour venir en aide aux personnes en difficulté, une aide psychologique, les aider à ne pas baisser les bras, les aider dans de multiples démarches. La rue n‘est pas une fatalité, c’est une étape. Il faut le vivre pour franchir le cap, pour venir en aide aux autres. Si tu aides ton prochain, tu t’aides toi-même.
Faire une belle expo de peinture dans un beau lieu. Une expo qui soit en lien avec les personnes, qui s‘intègre dans l’environnement. Je souhaiterais réaliser quelque chose qui reste, qui a du sens, qui aura compté pour plusieurs personnes, c‘est une question d’existence. J‘aimerais rencontrer quelqu’un qui puisse m’aider à démarrer.
Partir, je cherche un endroit où m‘apaiser, me trouver un petit îlot pour finir ma vie, quitter cette agitation. Je suis allé en Inde, j’ai eu l‘impression de rentrer chez moi. J’aimerais être près d‘un grand lac, d’une petite forêt, d‘un cabanon, avoir ma canne à pêche. Quand on a rien, on a tout. Je sens qu’il faut que je le fasse.
Retourner au pays, la Guinée-Bissau. Faire de l‘agriculture et de l’élevage, retrouver mes chèvres et mes poules, avoir des bovins et des moutons. Je voudrais faire de l‘agriculture locale pour vendre au pays mais pas pour exporter. J’aimerais que mes enfants soient avec moi, ça serait leur héritage, j’aurais atteint mon but.
J‘aimerais vivre en pleine campagne, en pleine nature, dans une maison en bois avec mes enfants, travailler ma propre terre, travailler avec mes animaux, faire des échanges avec les voisins. Pouvoir être libre, s’occuper de nous, de ma famille. Ce serait le plus beau rêve.
Pouvoir passer mon permis, avoir un camion aménagé et créer mon projet : proposer ma cuisine, me balader un peu partout et la faire découvrir. La cuisine, c‘est ma vie, c’est de la magie, c‘est un rêve, c’est une découverte, une œuvre d‘art pour moi. Quand je cuisine, je ne suis plus là, je suis parti dans un autre monde, c’est comme si les ingrédients m’emportaient... ça me libère de tout.
Enlever ce sentiment d‘impuissance. Découvrir l’autre, s‘ouvrir, s’enrichir. On est tous riches. J’aimerais mieux saisir le sens, mieux entendre, écouter et comprendre afin de mieux travailler avec chacun.
Créer une entreprise pour aider les personnes en situation de handicap. Créer des fauteuils de ville, de sport, accessibles à tous, à des prix abordables. Couper les intermédiaires. Je suis persuadé qu’on peut réaliser des fauteuils moins chers avec des matériaux moins coûteux.
Repartir en voyage avec le van, partir seule ou à plusieurs, découvrir d‘autres personnes, d’autres cultures, différentes façons de vivre, découvrir la nature, réussir à vivre le moment présent. Voyager, c’est une belle façon de vivre.
Danse, la salsa, la soul, le funk. Il suffit que je tombe sur le son qui me plaît, ça marche à l‘oreille. La danse, c’est dans le cœur, c’est comme le rythme, ça me rend euphorique.
Pouvoir enseigner le yoga pour diffuser le bien-être autour de moi. Il y a beaucoup de personnes en souffrance et le yoga c‘est une thérapie pour le monde entier ; J’aimerais diffuser l‘altruisme, la bienveillance, que tout le monde aille bien. Le yoga, ça fait un bien fou. Ce serait un objectif atteint si j’y arrivais.
Je suis musicien, je joue de la guitare, j‘aime le rock, c’est une évasion. Il me suffit de jouer un petit accord et ça y est, mes oreilles sont en éveil. C‘est la satisfaction de produire des choses. J’aimerais être davantage dans la création musicale, rencontrer des personnes avec qui collaborer.
J‘aimerais intervenir auprès d’enfants dans une école autour d‘une activité jardin en tant que bénévole, par exemple dans une zone d’éducation prioritaire. Emmener les enfants en voyage, leur faire planter des fraisiers, les amener à l‘ouverture, à la découverte de l’autre. Il y a toujours une énergie positive même dans le pire, dire aux gens : « tu peux faire autrement, tu n‘es pas obligé de t’enfermer, tu peux choisir d’être toi ».